L'Eglise



Les quatre chapitres de ce dossier ce dossier présentent aux catéchumènes l'Eglise comme réalité universelle, elle est oeuvre de Dieu, institution humaine, existe pour tous et n'est pas exempte de péché. Cette approche ne reste pas abstraite puisque le chapitre 3 montre diverses actions de chrétiens ou d'institutions chrétiennes. Ces activités permettent également une réflexion éthique.

Pour traiter les dimensions culturelles de l'Eglise et en particulier pour son histoire, le catéchète devra se reporter au dossier :  "histoire du christianisme".

Nous, les chrétiens, sommes l'Eglise : les différentes familles du protestantisme sont d'accord avec cette affirmation

Ce point introduit toute la réflexion sur l'Eglise.
 
 

1) L'Eglise, une création de Dieu



L'Eglise a deux dimensions : une visible et une invisible

La dimension visible s'observe dans notre monde mais au-delà de ce qui s'observe il y a une dimension invisible de l'Eglise. Il n'est pas possible de distinguer totalement les deux dimensions qui forment ensemble l'Eglise.

Dans le premier chapitre, le catéchumène est sensibilisé à la dimension de l'Eglise qui surpasse l'humanité. La dimension visible sera traitée dans le deuxième chapitre où il est question de l'Eglise institution humaine.

A partir de textes fondamentaux de la réforme. Le catéchumène  découvre tout ce qui va au-delà de la personne humaine.

Rendre le catéchumène attentif à ce qui dépasse l'être humain permet d'élaborer concrètement la notion d'Eglise universelle.
 

L'Eglise est une, sainte, catholique, c'est à dire universelle et apostolique

Nous proposons un travail sur les grandes caractéristiques de l'Eglise (les marques fondamentales) afin d'aborder la dimension invisible de l'Eglise.
 

L'Eglise est l'assemblée de tous les croyants parmi lesquels l'Evangile est prêché fidèlement et les saints sacrements administrés conformément à l'Evangile.

Toute la dimension visible de l'Eglise est abordée dans les chapitres 2 à 4.
 
 


2) L'Eglise, une institution humaine



L'Eglise est corps du Christ par le biais d'une institution humaine.

Nous développons essentiellement l'idée que, l'Eglise est  "communion des saints" et  "peuple de Dieu".
 

L'Eglise rassemble les chrétiens au delà des limites de l'espace et du temps, elle les fait participer aux choses saintes.

L'idée d'institution humaine est traduite par la notion d'équipe travaillant un projet. En soulignant que cette équipe collabore avec Jésus-Christ, le catéchète aborde un aspect concret de la notion de "corps du Christ". Cette collaboration se fait au delà des limites du temps car le catéchumène est invité à réfléchir sur le rapport entre les collaborateurs choisis par Jésus lui-même il
y a deux mille ans et les collaborateurs de Jésus aujourd'hui. Les limites de l'espace sont franchies par l'étude d'une toile de chrétiens de Haïti mise ensuite en parallèle avec ce que le catéchumène peut vivre dans sa vie quotidienne .
 

L'Eglise est le peuple de Dieu rassemblé autour de Jésus-Christ. Il y a Eglise partout où l'Evangile est annoncé et partagé.

Suite à la réflexion sur les collaborateurs de Jésus, le catéchumène est invité à travailler sur les projets de ces collaborateurs. Des quatre projets présentés dans Actes 2,41 et 42, deux font l'objet de dossiers spécifiques (La Cène et la prière), un est vécu tout au long de la catéchèse (écouter fidèlement l'enseignement des apôtres). C'est pourquoi nous proposons ici des objectifs pédagogiques pour illustrer le quatrième projet des premiers collaborateurs de Jésus : vivre dans la communion fraternelle .
 

Dieu a institué le ministère de l'Eglise.

Le ministère est partagé entre le sacerdoce universel de tous les chrétiens et le sacerdoce dont quelques uns ont la responsabilité. Le sacerdoce universel de tous les chrétiens est la première forme de ministère. L'Eglise a cependant
besoin de donner "l'ordre" à des collaborateurs de mettre en oeuvre la Parole et les sacrements dans le cadre de son organisation humaine.
 

La tradition luthérienne parle volontiers d'ordination alors que les réformés préfèrent, en France, parler de "reconnaissance du ministère".

Le mot "ordination" montre que le ministre à une place dans l'organisation terrestre de l'Eglise. Les mots "reconnaissance du ministère" rappellent que la communauté chrétienne reconnaît la responsabilité de celui ou celle qui exerce cette charge.
 

Le ministre du culte est un outil de Dieu parmis les humains.

Pour les Eglises protestantes, le ministre rend un service. Il est un outil de Dieu parmi les humains. La conception catholique est différente car pour cette -Eglise les ministres sont de "droit divin" et "représentent" le Christ.
 

 C'est le Christ qui détient l'autorité dans l'Eglise.

Les Eglises se dotent cependant d'une forme d'autorité humaine afin de remplir leur mission. Cette question est liée à la façon dont les Eglises organisent leur fonctionnement interne et développent leur relation entre elles.
 
 

3) L'Eglise existe pour tous



L'Eglise ne se confond pas avec l'Etat mais a des responsabilités vis à vis de la société.

Toute la thématique sur Eglise et Etat peut être aborder à partir de grands personnages tel Jean Calvin, Dietrich Bonhoeffer,
Martin Luther King.
 

L'Eglise : quatre domaines d'action pour une mission

- elle célèbre la présence de Dieu  dans le monde ;
- elle annonce la venue du Royaume de Dieu ;
- elle rend service aux humains dans notre monde ;
- elle travaille à la réconciliation de l'humanité.

 L'Eglise n'est pas qu'une réalité abstraite, elle est également un peuple qui agit. Nous avons choisi la variété géographique,
car l'Eglise est universelle, mais également la variété dans les domaines d'action. La présentation sous forme de petit journal signifie que nous sommes dans le domaine du reportage sur des faits existants ou ayant existé.
 

L'Eglise est une réalité privée et publique.

L'Eglise ne doit pas se priver de public, car elle n'est "ni un institut de salut ni une réserve d'élus". Pour cela elle doit être active, accueillante et tolérante. La société a en effet besoin d'une Eglise qui se manifeste. Ce thème important pour l'Eglise ne nous paraît cependant pas être adapté aux adolescents du catéchisme.
 

Une partie du public de l'Eglise se manifeste, une autre partie constitue manifestement l'Eglise "aux marges".

De nombreux théologiens parlent d'Eglise latente pour désigner la multitude de personnes qui se sentent concernées par l'Eglise sans le manifester ouvertement.

Il n'est pas possible de séparer les personnes selon leur attitude face à l'Eglise. Le peuple de l'Eglise comprend à la fois ceux qui militent ouvertement dans une organisation chrétienne, ceux qui montrent occasionnellement leur attachement au christianisme et ceux qui ne montrent pas leur sentiment vis-à-vis de l'Eglise.
 

Chaque Eglise particulière est la vraie forme d'Eglise, mais une Eglise particulière n'est pas la seule forme d'Eglise.

Il s'agit de montrer au catéchumène
- qu'aucune forme d'Eglise ne doit être absolutisée
- mais que toutes les formes ne sont pas légitimes.
Nous avons opté pour une utilisation d'illustrations signifiant ainsi que nous
sommes dans le domaine du visible
 
 

4) Être chrétien : une exigence



L'Eglise vit un présent difficile car elle est solidaire des souffrances de ce monde. Mais elle regarde vers son horizon : le royaume de Dieu.

L'Eglise est un mélange de justice et de péché. Seule l'oeuvre de Dieu est sans péché et tout ce qui est humain et faillible y compris dans l'Eglise.

Le catéchumène entre dans le débat sur la difficulté d'être chrétien à partir de la lettre de Paul à Philémon. Vivre l'Evangile est
difficile et toute décision risque, à vue humaine, d'être une erreur. Ceci explique que l'Eglise, en tant que rassemblement humain, reste marquée par le mal même si Dieu lui donne un avenir.

Le thème du péché de l'Eglise pourra être travaillé davantage grâce au dossier  : l'histoire du christianisme. Ne pas omettre, lorsqu'on évoque cette question de rappeler que les grandes tragédies du XXe siècle ont pour origine des idéologies hostiles au christianisme.